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Balade au bout du Monde
31 mai 2007

1.l. El lago Titicaca

Mise en ligne du message: je 31 mai 2007, 21h10
Mise en ligne de l'album 1.12: je 31 mai 2007, 21h10


Il y a fort longtemps existait une vallee fertile, protegee par les Apus, dieux des montagnes. Aux hommes qui la peuplaient, vivant heureux et paisibles, ceux-ci n'interdisaient qu'une chose: l'acces a la cime des montagnes, la ou brulait le Feu Sacre. Pendant longtemps, les hommes ne penserent meme pas a enfreindre cet ordre divin. Mais le diable, esprit malin et vicieux, jeta la discorde en exhortant les hommes a prouver leur courage. Les fiers indiens partirent ainsi a la conquete des sommets interdits, mais furent surpris par les Apus. Par milliers, des pumas jaillirent alors des cavernes et se jeterent sur les hommes, dont les suppliques au diable resterent vaines et sans effet.

A la vue de ce triste spectacle, Inti, le dieu du Soleil, eclata en sanglots. Ses larmes étaient si abondantes qu'en quarante jours elles inonderent la vallee. Un homme et une femme seulement en rechapperent, sur une frele barque en jonc. Quand le Soleil brilla a nouveau, l'homme et la femme n'en croyaient pas leurs yeux : ils se trouvaient au milieu d'un lac immense, dans lequel s'etaient noyes les pumas transformes en statues de pierre.

Ils appelerent alors le lac Titicaca, le lac des "pumas de pierre".


Le lac Titicaca est un lieu sacre, et les mythes et legendes qui l'entourent sont legion. Il se dit par ailleurs que les premiers Incas, Manco Capac et son epouse Mama Ocllo, fils des dieux Inti (soleil) et Pachamama (terre), auraient surgi de ses eaux afin de civiliser le genre humain. Un baton d'or à la main, le couple fondateur chercha un lieu fertile ou celui-ci s'enfoncerait aisement dans le sol. Ainsi serait nee Cusco, vers l'an 1200.

Et c'est depuis Cusco, justement, que j'arrive en train jusqu'aux abords de cette immense etendue d'eau, grande comme quinze fois le Leman. Me voila donc a Puno, principale ville cotiere du lac, ou je suis bientot rejoint par Xiomara, niece de ma mama peruana a Arequipa, profitant de la proximite des deux villes pour visiter les alentours en ma compagnie. En fait d'alentours, notre choix se porte sur l'ile d'Amantani, reputee moins touristique que ses consoeurs Taquile, et surtout Uros. Nous n'echapperons malheureusement pas a ces dernieres, aussi appelees iles flottantes, situees a mi-chemin d'Amantani. Je dis bien malheureusement, car le tourisme de masse, dont nous devenons les complices involontaires, a transforme un mode de vie ancestral et unique en une veritable foire commerciale. A tel point que je me contenterai du copier-coller d'un texte trouve au hasard (et tres bien ecrit au demeurant) pour vous informer du pourquoi du comment:

Apres un trajet d’une demi-heure sur les eaux calmes du lac, les premieres iles commencent a se dessiner a l'horizon. Ce sont des sortes d'ilots artificiels, constitues a partir de plantes lacustres tres resistantes, appelees "totora". Celles-ci sont fermement enchevetrees les unes dans les autres pour former des surfaces planes et etanches sur lesquelles sont construites toutes sortes de petites huttes, de ce meme roseau, pour abriter les membres de la tribu Uros. Au treizieme siecle, l'ingeniosite et le desir de s'isoler et de se proteger des Incas, la tribu rivale a l'epoque, auraient conduit les Uros a cueillir les roseaux tapissant les hauts-fonds du lac, afin de s'amenager des plateformes flottantes sur lesquelles ils etablirent demeure. Meme si aujourd'hui, la race des Uros s'est pratiquement eteinte, les autochtones, issus d'un metissage d'Aymaras, de Quechuas et d'Uros, continuent cependant de perpetrer la fabrication traditionnelle des iles en superposant les "totoras", ajoutant regulierement de nouvelles couches au-dessus pour remplacer celles qui pourrissent au fond.

Source: http://www.participez.com/reportage.php?id=8

En milieu de matinee, nous debarquons enfin sur l'ile d'Amantani, ou nous sommes comme il se doit accueillis par les locaux. Car il n'y a pas d'hotel sur ce bout de terre de 9 km2, les familles du village mettant couche et repas a disposition des visiteurs, contre un maigre pecule. Il n'y a pas non plus de voitures, et c'est donc un plaisir tranquille de se prelasser sur les galets faisant office de plage, ou de rejoindre a pied l'une des deux collines surplombant le lac, et surmontees de ruines Inca et Tiahuanacu. Mais le lendemain arrive deja, et avec lui le temps pour Xiomara et moi de rejoindre la cote et de nous dire au revoir.

Direction la Bolivie, pour un pays que j'espere aussi riche en surprises et en satisfactions qu'a pu globalement l'etre mon sejour chez son formidable voisin, et qui m'inspire tout simplement les mots suivants: C'est l'Perou!* :-)

*A noter que cette expression est nee de la reputation d'extreme richesse du pays apres la conquete espagnole, les centaines de tonnes d'or et d'argent extraites des mines peruviennes et envoyees en Europe marquant alors l'imaginaire collectif. Malgre la realite actuelle, "C'est le Pérou" est encore utilise en parlant d'une grande fortune ou de quelque chose d'inattendu et de grand intérêt. Aujourd'hui, les plus jeunes d'entre nous diraient plutot: "graaave bien" ou "ca poutre!". ;-)

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  • Mes pérégrinations autour de notre bonne vieille Terre, avec en point de mire la découverte des pays suivants: Pérou, Bolivie, Chili (+ Ile de Pâques), Argentine, Mexique, Etats-Unis (NY et SF), Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam, Myanmar, et Inde.
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